La femme et la lumière spirituelle

Un magnifique texte qui me touche beaucoup.

L’évolution de la société autant que le salut du monde ne sont pas possibles ni même envisageables si, d’une part, la femme n’accède pas à sa souveraineté spirituelle et si, d’autre part, cette souveraineté ne lui est pas reconnue. ” Une femme accomplie a à manifester la Lumière spirituelle d’une triple façon, par une fonction royale, sacerdotale et prophétique. J’entrevois ainsi la mission sacrée dévolue à la Femme :Son Royaume est la Beauté.Son Sacerdoce est l’Amour.Son Prophétisme est Liberté.Ayant pour Royaume la Beauté et l’Amour pour Sacerdoce, la Femme ne se préoccupe pas en premier des structures et des dogmes, mais elle est attentive à la qualité des gestes, des présences, des moindres choses. Pour elle, la beauté ne réside pas dans le pompeux ni le monumental, mais transparaît dans la simplicité, dans la justesse de l’accord, dans ce qui résonne entre monde humain et monde céleste. Ainsi, la magnificence divine peut se révéler au cœur d’une fleur ou dans le regard de bonté d’un animal.La Beauté enjoint à une constante attention à la vie dans ses plus humbles manifestations et elle invite à toutes sortes d’égards. Elle donne à qui la perçoit un esprit de délicatesse, le sens de la louange et de la bénédiction.Une femme accomplie est aussi prêtresse d’amour, Socrate le savait qui, dans le célèbre Banquet, s’efface pour laisser parler Diotime sur ce profond sujet. Éveillant le printemps dans le cœur de l’homme, elle lui donne le goût d’aimer et le garde de tomber dans la dureté, la froideur ou la barbarie. Telle la Dame courtoise – à laquelle en leur temps un Bernard de Clairvaux et un François d’Assise ont rendu hommage –, elle ravive le courage et l’ardeur, le lyrisme et l’honneur, et son amour invite à la grandeur, à un perfectionnement incessant, et le revêt de noblesse autant que de tendresse.En sa fonction sacerdotale, la Femme a pour mission de témoigner de la puissance infinie, éternelle, de l’Amour qui œuvre en tout. Elle rappelle aussi que sans la Mystique la Théologie se refroidit jusqu’à devenir un système de pensée, un corpus doctrinal ; que l’Intellect est pauvre et limité, qu’il retentit comme une cymbale solitaire s’il ne s’allie pas à l’Amour ; et qu’il n’est de savoir véritable sans l’assentiment du Cœur.La vision du Cœur met le jugement au large, et mène au large la raison. Grâce à une amoureuse intelligence, la Femme accorde bienveillance et sollicitude au animaux, aux arbres, à tout ce qui vit, autant qu’aux êtres humains.Enfin, en qualité de prophétesse, elle va librement, sans dépendre du siècle ni des modes, et sa tâche est de libérer les êtres peureux, les esprits captifs – et ils sont légion. Elle a à délivrer une parole qui ne se conforme pas au goût du temps, à l’attente d’un public, mais qui se réfère à ce qui ne passe pas, aux valeurs éternelles. Cette parole qui ne lui appartient pas et qui s’adresse à tous allie rigueur et douceur, fermeté et joie. Elle n’est ni prédiction ni réponse oraculaire, mais révélation. Et elle prépare l’avènement du Règne de Dieu.Si la fonction prophétique de la femme accomplie est de faire souffler la Liberté, c’est en raison de la caractéristique essentielle de l’Esprit qui réveille en chacun une liberté immense, indestructible, inouïe, qui rend tout possible….”Lettre d’une amoureuse à l’adresse du Pape de Jacqueline Kelen : «- Pourquoi, dans la religion catholique, les femmes sont-elles toujours silencieuses, effacées et dévouées ? – Pourquoi ne sont-elles pas autorisées à prêcher dans les églises, comme le fit au douzième siècle Hildegarde de Bingen ? – Pourquoi leur parole inspirée, leurs élans mystiques passent-ils pour suspects, alors qu’au cours de l’histoire chrétienne de grandes figures telles que saintes Geneviève, Brigitte de Suède et Catherine de Sienne furent consultées et louangées par les papes de leur temps ? – Pourquoi, deux mille ans après le geste bouleversant du Christ qui, à la Résurrection, choisit de se montrer en premier à Marie-Madeleine, pourquoi l’Eglise de Pierre refuse-t-elle l’autorité spirituelle et la parole prophétique de la femme et ne conçoit-elle le sacré qu’au masculin, à l’exception de la Vierge Marie ? – La mission féminine se réduit-elle aux soins maternels, à la compassion pour les faibles et les malheureux ? – A-t-on délibérément oublié la Sagesse propre à la femme accomplie, qui n’a pas besoin de l’ordination pour éclairer le monde ?»Tendrement polémique, cette Lettre propose une magnifique méditation sur le Féminin Transcendant qui se manifeste à travers la Bien-Aimée du Cantique, la figure médiévale de la Dame, ou encore Marie de Magdala et la femme ” revêtue de soleil ” de l’Apocalypse.(relecture cette nuit et extraits de mes notes 2021)

From Nathalie Ambre.

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